L'IMMORTEL ROY SAUVE SA CÉRÉMONIE

>OPINION C'était en fin de semaine que le Canadien concrétisait son excellente décision d'honorer le plus grand gardien à avoir évolué dans la LNH. Une maudite bonne affaire! L'Organisation a beau être très prisée pour ses cérémonies, permettez moi faire mon analyse de la cérémonie...

Premièrement, quand je vois des plantes sur la glace, c'est facile à réaliser qu'on est dans le trouble du coté des idées. Par contre, celle du masque de Roy en carton qu'on a remis aux spectateurs était superbe. Je ne parlerai pas ici de ce que je pense du retrait du #33 puisque je l'ai déja fait l'hiver dernier. Dans le reste de cet article, j'analyserai les bons et mauvais coups du CH durant cet évènement, mais sachez que malgré les erreurs qu'ils peuvent commettre, je suis d'avis que le Tricolore se démarque des autres organisations de la LNH à ce niveau. Je sais pas si vous saviez, mais dans le pays d'a coté, au Canada, on honorait le chandail #17 de Wendel Clark chez les Leafs. Là bas, il n'y a pas de légendes pour leur faire gagner des Coupes Stanley alors ils ont pas vraiment de raison de rendre de véritables hommages aux joueurs qui marquent leur concession. Et leur cérémonie fait dur aussi...

Comme c'était arrivé dans le cas de Gainey, le CH a organisé une entrée spéciale pour Roy alors qu'il a franchi la porte du Centre Bell à partir du trottoir. On rappelait ainsi que Patrick revenait à Montréal, et qu'il entrait dans cet édifice pour la première fois (officiellement du moins). Très bonne idée à mon avis. Mais l'organisation aurait dû regrouper beaucoup plus de partisans pour l'accueillir au lieu de voir St-Patrick se promener dans les couloirs à moitié vides, passant devant les restaurants de l'aréna. Au moins, le contact direct avec les quelques fans qui ont eu la présence d'esprit d'aller dans le couloir a donné un aspect plutôt sympatique à tout cela. Avez-vous remarqué que l'ancienne vedette ne semblait même pas savoir dans quelle section il devait accéder à la patinoire?

Roy a eut l'air très ému quand il est entré dans l'enceinte et qu'il a vu l'immensité de la foule qui l'acclamait. Les poignées de mains se sont enchainées alors qu'il descendait les marches de l'amphithéatre avant de passer devant Jean Béliveau pour enfin abouttir au niveau de la patinoire. Très belle initiative du CH de faire rencontrer les deux légendes, mais est-ce que cela devait se passer entre les sièges et la baie vitrée? Enfin...

La longue ovation continua alors que l'ancien cerbère prit place sur la glace. On a alors pu aperçevoir quelques uns de ses anciens coéquipier, tels Desjardins, Damphousse, Lebeau, Denis Savard, et Mike Keane avec qui il partit vers le Colorado. Serge Savard, le DG qui l'a repêché était aussi installé dans cette loge, tout comme Réjean Houle, le DG qui l'a échangé. Voulez-vous ben me dire qu'est-ce qu'il faisait là lui?

Alors que Patrick s'était finalement assis (pourquoi?), les maitres de cérémonie Richard Garneau et Dick Irvin Jr. tentèrent de couper court à l'ovation à quelques reprises. J'comprendrai jamais ça. Je trouve que c'est un honteux manque de respect que d'essayer d'interrompre l'hommage que les fans donnent à leur héro. C'est une soirée spéciale, laissez les fans montrer leur amour et laissez la chance au fêté de la recevoir. Rappellez-vous que le CH a fait a peu près le même coup à Butch Bouchard plus tôt cette saison. Qu'est-ce que 2-3 minutes d'ovation de plus peuvent bien changer? Oh, il leur restera plus assez de temps pour passer leurs publicités? Ça fait dur!

Vinrent ensuite 3 des 4 coachs qui l'ont dirigé chez le Tricolore: Perron, Burns, et Demers. On a eu la bonne idée de ne pas inviter Mario Tremblay. Les deux premiers y sont allé de discours francs et populaires pour remercier Patrick. Puis ce fût le tour de Jacques Demers, acclamé par la foule. Il a remercié les fans extraordinaires. Il a évoqué la performance fantastique de Patrick lors de la coupe de 93 (10 victoires en surtemps). Il a dit qu'il avait un grand capitaine en Carbonneau. Il a souhaité à Koivu de remporter la coupe à son tour. Je ne douterai jamais de l'appréciation que Demers voue à son ancien gardien, mais ce samedi, il a raté son coup alors qu'il avait la plus belle tribune pour le prouver.



Le discours de Pierre Lacroix, l'homme que Casseau lui-même avait choisi pour le 'parainer' lors de cette soirée fut sobre et juste. Puis vint le tour de Patrick, qui après les remerciements d'usages (famille, coéquipiers, etc) y alla d'un message plus direct aux partisans de la Flanelle, revenant même sur son départ de Montréal, parlant de sa fierté Bleu-Blanc-Rouge, et terminant avec le désormais célèbre: "Maintenant, je rentre chez nous". Un excellent discours. Et toute cette partie du discours fut récitée en français uniquement. Bravo à Patrick et ses conseillers qui ont su pondre un texte aussi bien ficelé. C'était magnifique.



La cérémonie continua avec l'entrée de plusieurs jeunes gardiens, qui symbolisaient la génération de jeunes qui prit St-Patrick comme modèle. Je comprends ce que le CH a voulu signifier, mais personnellement, j'ai trouvé ça un peu quétaine. Bon... Patrick se rendit devant "son" but où l'attendait le capitaine Koivu et les deux gardiens actuels de l'équipe, Halak et Price afin de dévoiler sa bannière. On dira que je critique peut-être jusque dans les détails, mais ça a été mal fait. Les 3 joueurs ont déroulé la bannière, la laissant trainer sur la glace plutôt que de la tenir enroulée jusqu'à ce qu'on soulève quelque peu. Pas dramatique, mais pas top. Et disons que de placer Price (au lieu du capitaine) à coté de Roy, c'était pas mal cheesy de la part du Tricolore.

Patrick a rejoint sa famille pour voir son numéro se hisser au plafond. J'ai trouvé qu'il avait l'air très ému et même s'il a fait une bonne job pour retenir quelques larmes, on voyait qu'il avait la boule. Je le comprends très bien, moi j'étais dans mon salon pis j'en avais une!



En conclusion, comme je le disais dès le départ, le CH s'enfarge souvent dans le tapis lors de ces cérémonies, mais livre tout de même la marchandise. Surtout que cette fois-ci, l'Immortel Roy était sur place pour leur sauver la face, comme il l'avait fait si souvent dans le passé.