GAINEY PREND LA BARRE

>OPINION Comme je l'écrivais hier, jamais je n'aurais cru que Gainey allait sacrer Carbo dehors cette année. Bon. Tout le monde peut se tromper...


Comme je l'expliquais, Gainey vient pratiquement de faire un constat d'échec sur son règne. S'il qualifiait l'embauche de Carbonneau comme son meilleur coup, et qu'il doit aujourd'hui le congédier... ça en dit long sur ses autres décisions. En même temps, ce coup d'éclat s'harmonise très bien avec ses déclarations de mercredi dernier, à la date limite des transactions. Souvenez-vous qu'il disait avoir confiance dans le groupe de joueurs en place. Il aura maintenant l'occasion de diriger cette équipe de façon à ce qu'elle réponde à ses attentes.

Pour Carbo, c'est plate, mais il faut avouer qu'il n'était pas l'homme de la situation. J'ai fait l'énumération dans mon article précédent de plusieurs points qui permettaient d'avoir des doutes sur ses compétences d'entraineur. Il est permis de penser que Bob le DG ne croyait plus que son grand ami puisse diriger sa troupe. Non, même s'il a été nominé au trophée Jack Adams la saison dernière, le natif de Sept-Iles n'était pas un grand coach. Mais à sa défense, il fut très mal entouré. À moins de me tromper, c'est Gainey qui a désigné ses adjoints. Roland Melanson, sur-évalué comme coach des gardiens. Kirk Muller n'avait aucune expérience de coaching. Doug Jarvis lui, en a beaucoup, mais n'est peut-être pas à sa place en tant que responsable des défenseurs. De plus ai-je besoin de parler des grands leaders de l'équipe: Koivu et Kovalev. C'est quand même pas le meilleur groupe de soutient, pas vrai? Mais en même temps, Carbo dirigeait la même équipe qu'il avait mené au premier rang de la Conférence de l'Est... en obtenant des résultats très différents.

Avec le gérant derrière le banc, les joueurs n'auront maintenant pas le choix de donner leur pleine mesure. Surtout les 15 joueurs qui rechercheront un nouveau contrat cet été. Une majorité de matchs à domicile jusqu'à la fin de la saison, et des joueurs qui voudront épater leur patron, voilà une formule qui pourrait bien sourire au nouveau coach du Canadien.

En prenant place derrière le banc, Gainey évite à son ami le titre très peu enviable de l'entraineur qui n'aura pas mené l'équipe aux séries pour la 100e saison du club. Et en plus de sauver son ancien coéquipier, le DG tente aussi de sauver son job. En homme responsable, il prendra le blâme si jamais il ne réussit pas à qualifier le CH pour le tournoi printanier. Mais, je m'attends à voir la Flanelle entreprendre les séries. Je ne pouvais pas dire ça hier...