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mercredi 10 février 2010

In Bob we trust!

>ANALYSE In Bob we trust. Combien de fois avez-vous lu ou entendu cette expression (surtout du coté anglophone) depuis qu'on a tassé André Savard pour donner les rennes de l'équipe à Bob Gainey. Doit-on conclure que plusieurs partisans avaient une confiance aveugle en Bob le DG? Après plus de six ans aux commandes, on peut penser que c'était le cas.
2009 NHL Entry Draft, Rounds 2-7
Le légendaire 23 s'est-il fait tasser ou s'il a décidé de tirer sa révérence de son propre chef? Certains ont avancé qu'il n'est pas le genre d'homme à abandonner en cours de route, ce qui signifierait que c'était la décision de l'Organisation. Personnellement, je trouve les explications du Canadien assez plausibles, à savoir qu'on a procédé a un changement de garde parce que Gainey n'avait pas l'intention de poursuivre l'aventure à la barre du CH après la saison. J'suis peut-être naïf, mais j'ai vraiment l'impression que ce fut une décision mutuelle. Si le Tricolore en avait eu assez de lui, je crois qu'elle aurait agit plus tôt que quelques semaines avant la date limite des transactions.

Dailleurs, cette annonce serait sans doute survenue plus tôt si la troupe de Jacques Martin avait connu de meilleurs moments dernièrement. On a attendu une série de victoire afin de ménager Gainey. Qu'aurait-on dit s'il s'était tassé quand l'équipe venait de perdre 3-4 matchs de suite? On aurait parlé d'un congédiement certain. Cette théorie est plus difficile à avancer alors que le Tricolore vient de connaitre sa meilleure séquence depuis la nouvelle année.

De toute manière, Bob le DG allait subir un procès à la fin de la saison. Son contrat venait à échéance et les Molson auraient sans doute analysé le parcours de l'équipe depuis qu'il en avait pris charge. Auraient-ils vraiment pu en arriver à autre chose qu'un constat d'échec? Prolonger son contrat aurait-il permis à l'équipe d'avancer? Je pense qu'on aurait eu le même dénouement qu'on a vu lundi dernier.

Il faut reconnaitre que Gainey a eu beaucoup de classe d'avertir la direction concernant son avenir. Mais en réalité, Bob aurait dû perdre son job à la fin de la saison dernière alors que l'équipe a connu une désastreuse descente aux enfers, couronnée par une humiliation rapide de quatre matchs contre le Boston. C'est l'histoire de la vente de l'équipe qui l'a sauvé. La gang à Gillett ne pouvait nommer un nouveau DG alors qu'elle s'apprétait à céder le club et les nouveaux proprios sont arrivés trop tard pour pouvoir congédier Bob.

On ne peut douter que l'Ontarien a fait son gros possible pour remettre le CH sur la track. Et il faut le remercier pour l'effort qu'il a donné. Surtout quand on considère qu'il a passer au travers de terribles épreuves personnelles durant son séjour à Montréal. Malheureusement, son plan quinquennal de 6 ans et demi aura échoué. J'analyse ci-dessous comment Bob Gainey a fait dans chaque aspect du métier.

Le repêchage

Difficile de juger le succès de Gainey lors des encans amateurs parce qu'on ne peut pas vraiment prendre en compte les 2 ou 3 derniers car ils sont trop récents. Mais si on se fie au 3-4 premiers, on ne peut pas parler de désastre: André K, Lapierre, O'Byrne, Halak (2003); Grabovski, Streit (2004); Price, Latendresse, D'Agostini, Sergei K (2005); Maxwell, Carle, White, McDonagh, Pacioretty, Subban, Weber, Kristo, Leblanc (post-2005). Et il y en aura d'autres. C'est au niveau des choix de première ronde que les partisans sont déçus. Pourtant, Andrei K s'en sort bien; même si André Savard voulait Jeff Carter. Chipchura est un flop et Fischer a l'air parti pour ça lui aussi. Price est plein de promesse. McDonaugh (maintenant avec les Rangers), Pacioretty, Leblanc seront évalués au cours des prochaines années.

Le développement

C'est ben beau de bien se débrouiller au repêchage, mais la relève du CH était mal entrainée par Don Lever à Hamilton, et les espoirs qui parviennent à se faire une niche à Montréal furent laissés à eux-même et ont fini par stagner ou régresser. Je pense entre autres à Ryder, Higgins, Price, Latendresse, O'Byrne et aux Kostitsyn. J'me souviens pu à quel poste j'ai entendu ça cette semaine, mais si Crosby habite encore chez Mario Lemieux, et si Lucien Deblois s'est occupé de Patrick Roy lors de ses premières années, on aurait pas pu trouver un bon vétéran pour Carey Price par exemple? Au moins, Bob semblait avoir corrigé le problème à Hamilton en embauchant Guy Boucher.

L'évaluation du talent

Voilà un autre domaine où l'équipe en a arraché pendant l'ère Gainey. Faut dire que le coach a aussi beaucoup d'incidence à ce niveau mais le DG doit mettre son pied à terre de temps en temps. Si Bob l'avait fait, on aurait peut-être pas donné Steve Bégin qui nous serait surement plus utile que Matt D'Agostini présentement. (Son acquisition avait pourtant été un bon coup.) Le Tricolore s'est débarrassé de gars comme Hainsey et Beauchemin, sans même leur donner une véritable chance. On pourrait aussi parler de Ribeiro, Huet, Grabovski, Tanguay et Latendresse. À l'inverse, Bob a acquis des joueurs finis (Dagenais, Niinimaa, Smolinski, Laraque) et donné des chances à d'autres qui n'en méritaient plus (Downey, Murray). Et que dire de son entêtement envers Carey Price? Il s'est trompé beaucoup trop souvent.

Les échanges

Découlant d'une incapacité à évaluer les joueurs, Gainey s'est fait avoir beaucoup plus souvent qu'à sont tour. Il a fait quelques bons coups en acquérant Kovalev, Huet (un coup de chance), Gorges, Tanguay, et Pouliot. Il s'est fait avoir dans les échanges de Ribeiro, Théodore, Huet (à son départ). Schneider et Gomez qui sont de bons joueurs ont couté très cher.

Les joueurs autonomes

Voici la liste des joueurs autonomes les plus marquants signés par Gainey depuis 2003:
2003: Dagenais
2004: Kovalev
2005: Dandenault
2006: Samsonov
2007: Hamrlik, Smolinski, Kostopoulos, Brisebois
2008: Laraque 
2009: Cammalleri, Gionta, Moen, Gill, Mara, Spacek, Darche, Bergeron

Kovalev, Hamrlik, Cammalleri et Gionta sont sans doute ses meilleurs signatures. Dandy, Kostopoulos, Brisebois et Bergeron ont rendus de fiers services au club Montréalais. Samsonov et Laraque se sont avérés de véritables flops. Le jury est toujours en délibération concernant Moen, Gill, Mara et Spacek. Pour le reste... Je retiens surtout l'incapacité de Gainey de vraiment améliorer son équipe via le marché des joueurs autonomes.

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Je vous parle de Gauthier prochainement. En attendant, lachez vous lousse avec vos impressions sur Gainey.
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